jeudi 24 mai 2012

centième anniversaire de Titanic



 Cent ans de Titanic

Le 10 avril 1912, le Titanic quittait le port de Southampton en Angleterre.
Crédit: KEYSTONE
Un navire de croisière s'apprêtait dimanche à quitter le port de Southampton en Angleterre pour refaire le voyage du Titanic.
A l'approche du centenaire de la catastrophe du "Titanic", un navire de croisière s'apprêtait dimanche à quitter le port de Southampton pour refaire le voyage du célèbre paquebot.
Parmi les 1'309 passagers du "MS Balmoral", soit exactement le même nombre qu'à bord du transatlantique, figurent des proches des plus de 1'500 personnes qui périrent dans le naufrage et des quelque 700 rescapés, selon les organisateurs de la croisière "Titanic Memorial".
Le paquebot suivra le même trajet que lors du voyage inaugural du transatlantique de la White Star Line et s'arrêtera sur les lieux où le navire avait heurté un iceberg avant de couler le 15 avril 1912, dans les eaux glacées de l'Atlantique Nord. La croisière fait partie des nombreuses manifestations organisées à l'approche du centenaire de cette catastrophe.
Les organisateurs ont dit avoir reçu des réservations de ressortissants de 28 pays. Des écrivains et historiens font partie du voyage.
Les passagers, qui ont payé entre 3'393 à 7'268 euros pour 12 nuits, pourront ainsi suivre des conférences sur le "Titanic", données par des spécialistes comme Philip Littlejohn, petit-fils d'un rescapé de la catastrophe.
Tout a été fait pour recréer l'ambiance du "Titanic", le naufrage en moins. A table, les convives dégusteront des mets servis en avril 1912. Le 13 avril, un grand dîner sera composé uniquement de plats qui figuraient sur les menus du "Titanic". L'orchestre jouera des airs de l'époque pour rendre hommage aux musiciens qui continuèrent, dit-on, de jouer alors que le bateau sombrait.
Le 14 avril, les organisateurs ont prévu une cérémonie à la mémoire des victimes, qui commencera à 23h40, l'heure à laquelle le paquebot avait heurté l'iceberg. Une autre est prévue au moment exact où le navire a coulé.
Parmi les passagers qui embarquaient dimanche à Southampton, certains avaient revêtus des costumes d'époque, pour se déguiser en passagers de première classe ou troisième classe ou en membre d'équipage.
Habillé en gentleman edwardien, Graham Free, 37 ans, se disait enthousiaste avant de monter à bord. "Je suis fan du 'Titanic' depuis que j'ai neuf ans et cette croisière est ce qui s'en rapproche le plus", confiait-il. "Ce voyage a coûté une somme considérable, mais je voulais le faire".
Carmel Bradburn, une Australienne de 55 ans, se présentait elle aussi une "fanatique" du "Titanic" et rejetait l'idée que retracer ce funeste voyage puisse être de mauvais goût. "Je ne crois pas que cette croisière soit morbide", a-t-elle assuré. "Se souvenir de ceux qui sont morts, ce n'est pas morbide".
 
Le Titanic reste dans les esprits comme l'une des grandes catastrophes de l'histoire moderne.
Il a fait naufrage le 15 avril 1912 lors de son voyage inaugural de Southampton (sud-est de l'Angleterre) à New York.
"La naufrage du Titanic a probablement eu sur les esprits à l'époque le même impact que les attentats du 11 septembre", estime Philip Littlejohn, petit-fils d'un steward du fameux paquebot, qui a survécu à la catastrophe.
"D'autres navires ont coulé depuis, faisant davantage de victimes, mais les gens restent fascinés par l'histoire du Titanic parce que c'était un tel microcosme de la société de l'époque", explique-t-il.
"C'était un monde en miniature - les riches et célèbres n'avaient aucune chance de rentrer en contact avec les passagers de troisième classe". "C'était aussi la fin d'une époque. La première guerre mondiale allait changer tout cela deux ans plus tard".
Philip Littlejohn doit donner une conférence sur le naufrage lors d'une croisière commémorative qui doit relier Southampton à New York le 8 avril.
Fascination inépuisable
Il aura fallu 2 heures et 40 minutes au paquebot le plus moderne du monde, réputé "insubmersible", pour couler après avoir heurté un iceberg le 15 avril 1912. Plus de 1500 personnes ont péri dans les eaux glacées de l'Atlantique nord, près de 700 ont survécu.
Mais ce n'était que le début de l'histoire: depuis, de nombreux films - dont le plus célèbre est le film de James Cameron de 1997 qui ressort en version 3D - livres, biographies et photographies témoignent d'une inépuisable fascination pour le paquebot de légende.
Pour Julian Fellowes, qui a écrit pour la chaîne privée britannique ITV une série en quatre épisodes, déjà vendue dans plus de 80 pays, l'histoire du Titanic a tout du film-catastrophe.
"C'est arrivé, et c'était du réel. Des hommes et des femmes courant en tout sens sur les ponts, affolés comme les figurants dans notre série, et une grande partie d'entre eux vont mourir. Cela ne peut pas laisser indifférent", souligne-t-il. "Le fait qu'il soit perçu comme une avant-première de la guerre de 14-18 ajoute manifestement à son impact", ajoute-t-il.
Regain d'intérêt
Pour Robin Gibb (du groupe des Bee Gees), auteur d'un "Requiem du Titanic" joué pour la première fois le 10 avril par le Royal Philharmonic Orchestra à Londres, "c'est un paquebot construit à une époque de confiance absolue dans notre maîtrise des éléments ... et on sait comment cela s'est terminé".
Stephen Cameron, cofondateur de la société historique "Belfast Titanic Society", fait remonter le regain d'intérêt pour le Titanic à la découverte de l'épave en 1985.
"Il y avait très peu d'intérêt avant", souligne l'auteur du livre "Titanic: Belfast's Own", qui organise des visites des chantiers navals du Titanic à Belfast. "Les premières fois, on avait deux personnes à bord du bus. L'an dernier, on a eu 1200 personnes en deux semaines", dit-il.
De Belfast, qui l'a construit, à Southampton, d'où il est parti, le Titanic est de nouveau présent dans les villes britanniques qui semblaient l'avoir enfoui dans leur passé. Pendant des années, le silence a prévalu, ouvriers des chantiers navals et marins semblant tétanisés par le sort funeste du fleuron de l'industrie navale britannique.
Parc d'attraction
Eprouvée par 30 ans de troubles interconfessionnels, Belfast espère aujourd'hui renouveler son image avec un parc d'attraction flambant neuf dédié à l'histoire du Titanic dans le quartier des chantiers navals.
Southampton, qui a payé le plus lourd tribut au naufrage où 549 de ses habitants ont péri, a dédié un musée à l'histoire des petites gens de l'équipage, de la salle des machines aux serveurs de première classe. Des commémorations auront lieu à Cobh (Queenstown à l'époque) en Irlande, toute dernière étape du paquebot avant le désastre.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire